Fällkniven F1X Elmax

Fällkniven fait partie de ces marques qui proposent depuis longtemps des couteaux de survie et outdoor haut de gamme en acier inox, notamment le fameux C.O.S japonais laminé. Si Fällkniven reste une référence, la marque de couteaux commence à faire évoluer ses gammes notamment en proposant quelques-uns de ses modèles en acier Elmax ou en élargissant sa gamme avec des couteaux de conception Full-Tang comme nous allons le voir.

En novembre 2020, Fällkniven proposait sur son site une série limitée à une cinquantaine d’exemplaires en version test de son nouveau couteau F1x en acier Elmax. J’avais à l’époque acquis un de ces exemplaires dont j’avais d’ailleurs fait graver la lame au nom du site internet que je souhaitais créer.

J’apprécie beaucoup ce Fallkniven F1X pour les raisons que je vais vous exposer.

En 2022 ce fameux F1X en acier Elmax est passé de la version test à la commercialisation. La différence est la petite sérigraphie sur la face gauche de la lame avec deux lanceurs de lance et trois couronnes. Cette version X vient compléter la gamme des F1 classique et Pro.

Cette série X est la nouvelle gamme Fallkniven de couteaux en construction full-tang plate semelle. Comme dans chaque gamme les couteaux sont disponibles en taille croissante F,S et A.

Cette construction présente certains avantages et une relative petite contrainte. Le principal avantage c’est la solidité. La soie se prolonge de la pointe du couteau jusqu’à son extrémité arrière sur toute sa hauteur et largeur. Le manche est composé de deux plaquettes en thermorun, un polymère résistant qui offre une excellente adhérence. Ces plaquettes prennent la soie en sandwich pour former le manche. Elles sont fixées par des vis torx. Le dos du manche est donc formé de la soie et même si on effectue du bâtonnage on ne risque pas d’abîmer le manche, c’est l’acier qui encaisse.

Il est aussi assez simple de changer les plaquettes si malgré tout on les a endommagé. Les bricoleurs pourront même personnaliser leur couteau car il est assez facile de concevoir des plaquettes en micarta ou en bois. Le seul petit désagrément c’est que par temps froid, la paume de la main est légèrement en contact avec la tranche de la soie en acier qui affleure sur le manche. Or l’acier est très conducteur et cette conduction thermique s’effectue toujours de la source chaude vers la source froide. La chaleur de la main se transfert donc dans le métal ce qui provoque la sensation de froid. Rappelons que le bois et les plastiques ne sont pas conducteurs et donc évitent la sensation de froid. Par conséquent les manches qui englobent totalement la soie isolent parfaitement la paume de la main du contact avec l’acier. C’est à prendre en considération si on utilise fréquemment son couteau en hiver. On peut aussi estimer qu’un manche complet est plus joli. Mais pour ma part, je considère que la résistance conférée au couteau par cette construction simple, compense largement le désagrément de contact avec le métal, d’autant que par grand froid on peut mettre des gants qui jouent le rôle d’isolant et en plus protègent bien les mains des chocs, limite les risques de coupures, épongent la sueur et préviennent l’apparition d’ampoules.

Malgré sa dimension modeste, ce F1X n’en reste pas moins impressionnant et très efficace. Le F1 classique est à la base un couteau conçu pour les pilotes de l’armée de l’air suédoise. Un couteau léger et polyvalent pour permettre aux pilotes de se débrouiller en cas d’éjection de leur cockpit ou de crash. Le couteau permettrait en premier lieu de couper une sangle de parachute pour s’en dépêtrer, puis livré à lui-même dans la nature le pilote pourrait compter sur son couteau. Dans cette version F1X il est encore plus trapu et solide. Il est pratiqueà transporter, permet une bonne prise en main car il est très bien équilibré. Ce petit couteau offre de maxi possibilités. C’est le couteau outdoor par excellence, parfait pour de petites opérations lors de randonnée, en campement. Il est largement suffisamment robuste pour assurer en conditions de survie, il serait même efficace en tant que couteau de chasse. Son rapport longueur sur épaisseur de lame en fait un couteau particulièrement solide.

Ce couteau est un compagnon idéal pour les petites excursions en pleine nature. Vous pouvez constater que l’extrémité de la lame de ce F1X n’est pas très pointue, c’est aussi un gage de robustesse car la pointe d’un couteau est une zone généralement sensible et fragile si elle est très fine. Cette pointe peu saillante fait de ce F1X un couteau au style peu agressif, moins menaçant. Autrement dit un utilitaire léger mais robuste.

Il est livré avec un très bon étui en Zytel. Un polymère solide. Le système de verrouillage de l’étui est particulièrement efficace. La rétention est parfaite.

Parlons maintenant de l’acier Elmax. Si les couteaux Fällkniven sont composés des aciers japonais C.O.S laminé ou VG10, ce F1X se distingue donc par sa lame en acier Elmax.

C’est un alliage fabriqué par l’entreprise suédoise Uddeholm. La composition de cet acier est assez proche de l’acier Bölher M390 comme vous pouvez le voir avec ces tableaux (M390 qui est lui-même quasi identique à l’acier CPM 20CV de l’américain Crucible Industries).

L’Elmax est un acier qui résiste très bien à la corrosion, il est également très résistant à l’usure. Il conservera sa belle apparence métallique et son tranchant après de multiples usages.

En général on considère que les aciers qui comportent une telle teneur en carbone sont un peu trop durs pour vraiment encaisser les chocs. Mais cet acier est issu de la métallurgie des poudres qui optimise les propriétés de l’alliage notamment la ténacité. Il est plus homogène, avec une meilleure structuration de ses éléments entre eux. Sa finesse de grain ainsi que la proportion de Vanadium qui produit des carbures très durs mais de petites tailles, permet d’obtenir une lame malgré tout résiliente et donc assez résistante aux chocs, ébréchures et fissures, même si on est assez loin d’un acier comme le CPM3V en terme de ténacité. D’autre part, une telle épaisseur de lame rend le couteau extrêmement solide et notamment résistant à la torsion. Il faudrait probablement exercer une force considérable pour parvenir à faire rompre la lame. On peut donc employer le couteaux pour des tâches rudes sans appréhension. Il est conçu pour résister.

Des gens peuvent estimer que l’Elmax est un acier trop difficile a affûter pour un couteau de survie, d’autant que l’émouture convexe est assez technique à aiguiser. Mais les lames qui conservent longtemps leur tranchant restent opérationnelles après de multiples tâches. C’est aussi un gage de longévité du couteau. D’ailleurs à notre époque se retrouver en situation de survie ne dure en général guère plus de quelques jours avant d’être secouru, sauf cas extrêmes évidemment. On n’aura donc pas forcément besoin de devoir affûter son couteau pendant la durée de la survie. D’ailleurs devoir affûter un couteau engendre des dépenses d’énergie et les experts en survie vous expliqueront sans doute qu’il faut préserver ses forces autant que possible quand on est dans une situation de survie… Donc le recours à un acier comme l’Elmax reste pertinent. Ce qui compte avant tout c’est la solidité, la durabilité et l’efficacité.

Ce petit couteau Fällkniven est parfait pour toutes les sorties dans la nature. Robuste, facile à transporter, avec un très bon étui, c’est un compagnon idéal.

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