20 objets essentiels pour un KIT DE SURVIE
Ca fait une vingtaine d’années que je passe la majeure partie de mon temps libre à me promener dans la nature, pour observer, pour photographier et filmer, des paysages, des animaux, des plantes. Essentiellement pour m’évader et me ressourcer. Une simple balade d’une journée peut nous amener à sortir des sentiers battus sur plusieurs kilomètres. Pénétrer ne serait-ce que de plusieurs centaines de mètres dans une forêt c’est comme changer d’univers. On perd facilement nos repères, malgré tous nos sens en éveil. C’est vraiment une expérience que j’adore renouveler car elle procure à chaque fois des sensations qui nous ramènent sans doute à celles de nos origines. On se sent rapidement perdu au milieu des arbres comme dans un labyrinthe, mais on s’y sent bien. En quelques pas c’est une exploration et la possibilité de tomber nez à nez avec un animal. Mais sortir des sentiers, c’est comme faire du hors piste en ski, ça comporte des risques. Il m’est déjà arrivé plusieurs fois qu’une de mes jambes s’enfonce totalement dans un trou, une anfractuosité qu’il n’est pas toujours facile de percevoir. Il y a des pièges naturels surtout dans les massifs calcaires. On peut donc se blesser et en solitaire il n’est pas forcément facile de se tirer d’un mauvais pas.
Sans même partir en randonnée plusieurs jours, dès lors qu’on se promène seul en milieu naturel on devrait systématiquement être muni d’un petit sac-à-dos contenant le minimum d’équipement nécessaire pour d’une part profiter de l’escapade nature sereinement, dans de bonnes conditions mais aussi pouvoir faire face à une situation de survie dans le cas où la sortie tourne mal. Quand on se balade isolé, à plusieurs kilomètres de la première habitation, il faut prendre un minimum de précautions. Une chute, une blessure, s’égarer sans retrouver son chemin par exemple. Ces mésaventures à l’issue parfois dramatique arrivent à des promeneurs chaque année. Pour ma part depuis toutes ces années il ne m’est jamais rien arrivé de grave, mais je garde toujours à l’esprit qu’il faut rester vigilant et conscient des dangers. D’ailleurs parfois je ne suis pas passé loin notamment lors de bonnes glissades. J’effectue donc mes balades en emportant avec moi mon sac à dos nature, de faible volume et léger, mais qui comporte l’essentiel des équipements qui peuvent s’avérer super utiles. Sans se surcharger, l’équipement minimal peut déjà vous garantir de bonnes chances de vous tirer d’une mauvaise posture.
Les espaces sauvages, sont généralement dépourvus de couverture réseau. C’est par exemple le cas en France dans les Alpes, où certaines zones montagneuses sont difficilement accessibles, escarpées et dangereuses. Il existe cependant désormais des abonnements Internet par satellite qui couvrent même les zones les plus sauvages de la planète, mais la plupart d’entre nous n’avons pas un tel abonnement et ces constellations de satellites (Starlink) entâchent notre beau ciel nocturne étoilé qui forme la voûte céleste. Ca contribue à dénaturer ce qui reste de sauvage au point qu’on finira par ne plus rien avoir qui ne soit pas impacté par les activités humaines. Etre connecté partout tout le temps, c’est aussi être privé de cette sensation de s’aventurer où l’homme n’a encore pas trop d’emprise. Il se peut donc que vous vous aventuriez en zone blanche, autrement dit dépourvue de moyens de communication, non couverte par un réseau mobile et donc sans possibilité d’appeler les secours s’il vous arrive un grave pépin qui nécessiterait de l’assistance.
Voilà les principales raisons de prévoir de quoi faire face.
Au même titre qu’il est recommandé d’avoir chez soi – surtout quand on vit dans une zone à risque – un sac d’évacuation déjà préparé, contenant le nécessaire, il est important de partir dans la nature avec un sac contenant un Kit de survie ou du moins un kit d’accessoires très utiles. Quand on part seul dans la nature, c’est d’autant plus important que vous ne pourrez compter que sur vous-même car il y a parfois très peu de probabilités de croiser d’autres humains.
Si on ne se focalise pas uniquement sur les équipements de survie, il y a quelques objets qui peuvent vous permettre de découvrir pas mal de choses dans la nature, de vous orienter et ainsi de mieux profiter de votre excursion.
1- Le sac à dos de survie
Tout d’abord avant le contenu, intéressons nous au contenant. Un bon petit sac à dos vous permettra de transporter votre matériel essentiel sans vous gêner dans vos mouvements et déplacements. Un sac à dos de type tactique de 15 à 30 litres grand maximum est adapté pour une sortie à la journée. 30 litres c’est déjà beaucoup mais ça permet d’y caser en plus du matériel photo et vidéo, qui est souvent lourd et encombrant.
D’ailleurs sachez qu’il existe des petits sacs de protection organiseurs de matériel photo spécialement conçus pour être placés à l’intérieur d’un sac. Par exemple ceux de la gamme GearUp Lowepro.
Plus le sac à dos comporte de poches facilement accessibles, de compartiments, ou de filets, plus il sera pratique pour bien ranger certains accessoires et ne pas perdre de temps pour les retrouver. Si le sac dispose de passants de type MOLLE à l’extérieur c’est encore mieux car ça offre la possibilité d’y fixer des pochettes additionnelles.
Ce sac doit être résistant. Pour cela il est composé de tissus Nylon ou Polyester lui garantissant une longue durée de vie, car résistant aux déchirures, à l’abrasion. Certains sacs offrent même une certaine étanchéité. Les sacs tactiques sont fabriqués généralement en tissus Cordura qui est une marque qui comporte différentes gammes de tissus dont certains ont été spécifiquement élaborés pour des vêtements militaireset pour une utilisation prolongée en extérieur.
La résistance de ces tissus est exprimée en deniers.Les deniers indiquent le poids en gramme du fil du tissu pour une longueur de 9000 mètres.
Un tissu de 600 deniers correspond donc à un poids de 600 grammes pour 9000 mètres de long. En général les tissus sont de 600 à 1000 deniers voire au-delà pour les sacs tactiques et de 200 à 420 deniers pour des sac à dos de randonnée comme ceux de la marque Osprey par exemple ou des sacs photos Lowepro.
On pourrait penser que plus les Deniers sont élevés plus le tissu est solide. Mais en fait pour vraiment estimer la solidité d’un sac, il faut surtout tenir compte de la technique de tissage, des éventuels traitements appliqués sur la fibre, de la conception même du sac, de la qualité des coutures, des fermetures éclairs, des sangles, des clips en plastique… Mieux vaut un sac de moins de 400d bien conçu et sans points faibles, qu’un sac composé de top tissus mais défaillant sur les coutures par exemple.
Il existe des Nylon balistiques jusqu’à 1680 deniers super résistants avec revêtement Teflon. Le tissage balistique assure une très grande résistance de par sa densité, ce qui limite considérablement les risques de déchirure. Il a été développé initialement pour la fabrication des gilets pare-balles.
C’est un tissu dont est composé par exemple le sac à dos photo Lowepro Pro Tactic 450. D’ailleurs si votre principale activité dans la nature est la photo, vous pourrez choisir un sac photo qui comporte un grand compartiment spécialement conçu pour y ranger du matériel de rando. Ca vous offrira la possibilité d’y caser la plupart des accessoires que je présente.
On trouve aussi du tissu 1200 deniers Ripstop sur certains sacs, c’est une autre technique de tissage particulièrement durable.
Parmi les principaux fabricants de sacs à dos tactiques on peut citer Tasmanian Tiger, Maxpedition, Vanquest, Helicon Tex, Norrona, Karrimor, Savotta, Nitecore…
La vidéo de présentation du fabricant finlandais Savotta était d’ailleurs particulièrement bien réalisée et impressionnante pour démontrer la résistance de son sac à dos Jääkäri M de 30 l dont le tissu est du Cordura 1000 Deniers décliné en 4 coloris.
J’utilise souvent le Tasmanian Tiger Essential Pack L MKII de 15 l qui est en Cordura 700D. C’est un sac à dos assez rigide qui maintient bien le contenu en place mais qui serait encore plus pratique s’il comportait deux ou trois poches de plus. J’ai testé quelques sac à dos premier prix comme des Solognac à 15 euros mais c’est vraiment mou, sans tenue à vide. Mieux vaut acquérir un sac de gamme supérieur à partir d’une soixantaine d’euros. Je préfère nettement les sacs à dos suffisamment rigides pour tenir droit sans s’affaisser.
Befor Outdoor le site Internet de vente de couteaux et matos outdoor, m’a proposé de découvrir une nouveauté Nitecore, marque connue pour ses excellentes lampes tactiques. Il s’agît du sac à dos BP23 qui comme son nom l’indique offre une contenance de 23 litres. J’ai découvert ce sac au moment de réaliser cette vidéo, donc je n’ai pas pu l’utiliser dans des conditions de sortie mais les premières impressions sont particulièrement positives.
Concernant ses caractéristiques tout d’abord : il est en Nylon 600 deniers imperméable. Une conception robuste et 7 poches de rangements internes ainsi que trois poches externes. Ca fait donc 10 poches en plus du vaste compartiment principal. C’est parfait pour organiser le sac et retrouver facilement les accessoires. Il y a même des passants MOLLE à l’extérieur pour fixer des pochettes ou des outils ainsi que des zones velcro.
L’intérieur est orange fluo ce qui permet une visibilité optimale par condition de faible luminosité pour identifier vos équipements. On peut ouvrir largement le sac pour accéder facilement à l’intérieur. On voit que tout a bien été pensé pour offrir un maximum de possibilité de rangement de fixation extérieur et de poignée pour le porter. C’est un sac surtout haut et large et peu épais. Un sac qui permet donc de se faufiler. C’est appréciable car un sac épais est souvent encombrant. J’étais au départ un peu réticent que l’intérieur soit composé d’orange flashy , mais c’est vraiment bien de pouvoir distinguer les accessoires.
J’ai eu plusieurs sacs de ce volume depuis une trentaine d’années et celui là est vraiment surprenant tant il comporte de poches de rangement. Comme on dit, l’essayer c’est l’adopter. En plus je pourrais y glisser ma caméra avec un petit objectif de type pancake, donc c’est parfait pour mon usage. En tout cas tous les équipements dont je vais vous parler entreront sans problème dans ce sac.
Il est particulièrement bien conçu, même les bretelles sont parfaitement ajustables, il y a de nombreuses possibilités pour fixer des équipements.
Je ne connaissais pas les sacs à dos Nitecore, et c’est une belle découverte.
J’espère que la marque en proposera aussi en coloris vert olive ou avec des motifs camouflage, c’est appréciable pour les balades nature, c’est moins contrasté que le noir et on peut mieux se fondre dans le décor pour observer des animaux.
Les sacs étanches
Vous pouvez aussi prendre deux ou trois sac étanches. Dont un de grand volume (30 l par exemple) qui pourra vous permettre d’y ranger votre sac à dos. C’est bien mieux que les rain cover, les couvertures intégrées. Si vous devez traverser une rivière, ou naviguer ce sera l’assurance de ne pas mouiller le contenu et en plus si de l’air est emprisonné ça peut permettre au sac de flotter voire même de faire office de bouée.
Ces sacs étanches sont fins et très légers, à vide ils ne prendront pas de place dans votre sac à dos et permettent aussi de le rembourrer pour par exemple protéger des équipements fragiles.
A défaut de sacs étanches je prends quelques sacs congélation à fermeture zip. Ca permet par exemple d’y ranger un filtre à eau qui n’a pas eu le temps de sécher sans mouiller l’intérieur de votre sac à dos. Et tout simplement de ranger des petits accessoires qu’on souhaite préserver de l’humidité. Un sac congélation protège aussi très efficacement un appareil photo en cas de pluie.
Vous pouvez aussi embarquer dans votre sac une petite pierre pour affûter votre couteau dès que le tranchant laisse à désirer.
Le confort du sac lié aux sangles et bretelles est généralement bien étudié sur la plupart des modèles mais n’a pas une si grande importance car on porte des petites charges. Quand on a déjà porté des sacs de plus de 70 l pour plus de 15 kg, autant dire qu’on ne sent presque pas un petit sac à dos pour les sorties journalières sur les épaules.
2- Le filtre à eau
Pour commencer un filtre à eau. En balade, par temps chaud, et d’autant plus quand il faut faire des efforts car il y a du dénivelé, l’eau est généralement le facteur le plus limitant. Un litre d’eau c’est plus d’un kilogramme à porter avec la gourde et on a vite fait de le consommer. Si l’on manque d’eau on va rapidement avoir soif et si on ne boit pas suffisamment pour étancher cette soif on va perdre en concentration, car l’esprit est focalisé sur la sensation de soif, un besoin vital à satisfaire. Notre cerveau est en état d’alerte, on se sent mal, la bouche devient sèche on manque de tonus et la fatigue se fait sentir.
A chaque sortie, il convient d’évaluer notre besoin en eau. Pour cela il faut avoir une estimation de la température qu’il fera et de la difficulté du parcours. Pour la température, à la belle saison, si on part à l’aube, à la fraîche comme on dit, on transpirera beaucoup moins que lors d’une ascension en début d’après-midi par beau temps. Si on ne veut pas se surcharger, et ne pas être affecté par la soif il faut savoir s’il y aura possibilité de se ravitailler et c’est là que le précieux filtre à eau entre en jeu. Il faut donc étudier la carte au préalable pour localiser d’éventuels points d’eau dans la zone que l’on va fréquenter. Il peut s’agir de ruisseaux, de rivières, de petits lacs, idéalement assez pur. Ce qui signifie sans source de pollution en amont ou aux alentours même si on sait désormais que les lacs de montagne en haute altitude sont contaminés, pollués par des substances chimiques et notamment les PFAS (téflon) qui ont été répandus dans de nombreux produits pour finir partout dans notre environnement via l’eau de pluie. D’ailleurs il est étonnant que beaucoup de sacs à dos tactiques soient encore pourvus de revêtement Téflon, reconnu comme étant nocif. Plus l’eau est censée être pure, moins on aura besoin de la filtrer ou la traiter. Il existe donc pour cela des gourdes filtrantes, des filtres ou des pailles. C’est efficace pour purifier l’eau des bactéries et la rendre potable. Il y a plusieurs critères de sélection de ces filtres. Leur durabilité, c’est à dire le volume d’eau que le filtre va pouvoir purifier avant de devoir être remplacé. En général de 1000 litres à 50000 litres. Selon les modèles il sera possible de changer la cartouche du filtre. Il faut que le filtre soit pratique et simple d’utilisation et bien sûr compact pour le transporter. Un filtre gourde de type Befree est très pratique et efficace il s’agît d’une simple poche plastique, légère (73 g) et facile à ranger. Il suffit de presser sur la gourde pour boire. Elle peut filtrer jusqu’à 1000 l d’eau.
Une paille nécessite des contorsions pour boire, à même la source d’eau à moins que l’on prélève de l’eau dans un récipient pour ensuite l’aspirer. La paille Lifestraw coûte environ 25 euros (j’ai acheté celle si en solde moins de 18 euros et elle filtre jusqu’à 4000 l d’eau).
Sachant que les besoins hydriques d’un homme sont en moyenne de 2,4 l par 24 h cette simple paille pourrait en théorie vous permettre de filtrer l’eau nécessaire à votre survie pendant 4 ans et demi… Autant dire que si vous nettoyez un peu votre filtre et que vous l’utilisez pour purifier de l’eau claire vous n’aurez sans doute jamais à filtrer autant d’eau pour vos besoins qu’il en est capable.
La gourde filtrante souple ou rigide est donc plus pratique et simple d’utilisation. Le filtre va éliminer physiquement les bactéries et protozoaires dont la taille est supérieure à 0,1 ou 0,2 micron selon les modèles. Il est aussi possible de purifier l’eau avec du Micropur (en flacon ou en comprimés) à base d’ions d’argent et chlore qui vont éliminer chimiquement les microorganismes. Ce traitement nécessite une eau claire et il faudra attendre jusqu’à deux heures pour qu’il élimine les microorganismes. Les produits micropur sont efficaces contre les bactéries, les amibes, le giardia et les virus. Par ailleurs les ions d’argent permettent de conserver l’eau purifiée pendant 6 mois car ils empêchent le développement des algues et bactéries. Plus on se trouve dans un secteur où l’eau est abondante, assez pure et accessible moins on aura besoin de se charger en eau. Bien entendu par temps frais, voire froid, notre besoin en eau se réduit considérablement. C’est un avantage.
3- La gourde
Comme l’eau est vraiment vitale quand on s’aventure dans la nature, le mieux est de la stocker dans une bonne gourde solide, bien étanche pour ne pas perdre du précieux liquide et même risquer de mouiller le contenu du sac à dos en cas de fuite. De préférence transparente pour pouvoir évaluer la quantité restante. Depuis de nombreuses années j’utilise des gourdes Nalgene.
Elles sont légères, particulièrement solides et très bien conçues : Sans BPA, facile à nettoyer même au lave-vaisselle, garanties anti-fuite et fabriquées aux Etats-Unis. Les nouvelles gourdes Nalgène Sustain sont fabriquées avec 50% de plastique recyclé. Il y a plusieurs coloris disponibles. Le moins que l’on puisse dire c’est que ces gourdes sont jolies.
Il y a deux formes : normale ou large ouverture. Pour les versions large ça permet par exemple d’y glisser des glaçons, de facilement utiliser une paille filtrante voire y stocker des céréales, du riz, des fruits secs… La large ouverture facilite également le nettoyage.
Ces gourdes sont vraiment durables et leur plastique particulièrement résistant aux chocs. Il y a beaucoup de témoignages d’utilisateurs qui rapportent que leur gourde à résister à une chute sur des rochers.
4- Petite réserve de nourriture
Pour continuer dans l’alimentation, pensez également à mettre dans votre sac à dos une petite boîte contenant des fruits secs ou quelques barres énergétiques.
Trouver de la nourriture dans la nature n’est pas si simple et nécessite de l’expérience pour identifier les plantes comestibles. Avoir des fruits secs riches en calories qui se conservent longtemps (jusqu’à 12 mois voire 2 ans) sera toujours appréciable. Ne serait-ce que pour faire passer une fringale et retrouver de l’énergie. Si la nourriture assure un apport en énergie à l’organisme, le froid peut rapidement vous la faire consommer cette énergie.
5- La couverture de survie
Une couverture de survie devrait au même titre qu’un filtre à eau toujours être présente dans un sac de balade nature. Quand il fait froid il faut mettre la face argenté de la couverture contre soi et donc la face dorée de la couverture vers l’extérieur. La couverture limite considérablement les déperditions de chaleur. Il faut pour cela bien s’emmitoufler dedans sans laisser de passage d’air. Selon les modèles ces couvertures fragiles sont à usage unique ou de seulement quelques utilisations.
Il est utile de savoir que la température diminue en moyenne de 0,65 °C par 100 mètres de différence d’altitude. Si l’air est très sec, comme en cas de conditions anticycloniques, la température peut même perdre jusqu’à 1 °C par 100 mètre d’altitude.Par exemple, si vous partez de 457 m d’altitude avec 19°C, pour une destination à 3057 m, soit un dénivelé de 2600 m, vous allez perdre en moyenne 17 °C. La température à l’arrivée sera d’à peine 1°C. N’oubliez pas non plus que les nuits sans nuages sont fraîches.
6- Le couteau
Vous vous doutiez bien que j’allais forcément aussi mentionner le couteau comme équipement indispensable. Il est fortement recommandé d’emporter avec soi un couteau à lame fixe. Ce ne sont pas les modèles qui manquent. Vous pouvez regarder ma vidéo sur les couteaux pour l’aventure pour découvrir quelques exemples.
Le couteau permettra de couper de la paracorde, de vous préparer un feu, de vous couper une branche pour en faire un bâton de marche très utile en cas de blessure à une jambe, de sculpter du bois pour vous confectionner un abri, éventuellement de vous préparer à manger en fonction de ce que vous aurez trouvé ou capturé. Le robuste couteau à lame fixe pourra être complété par une pince multifonction ou un couteau suisse. Il en existe de multiples modèles et le choix est avant tout dicté en fonction de vos principales utilisations et de votre budget. Cependant il y a des modèles plus spécifiquement conçus pour la randonnée. Comme le Leatherman Signal qui comporte notamment un sifflet pour se faire localiser et un allume-feu. Choisissez également en fonction du poids. Une grosse pince multifonction dépasse les 250 g, ce qui alourdit le sac. On ne sait jamais trop à l’avance à quoi pourra servir une pince ou un couteau suisse, mais ils rendent souvent de nombreux services.
7- La scie pliable
Vous pouvez aussi envisager d’ajouter à votre sac une scie pliable. Ces scies sont vraiment super efficaces pour couper des branches en bûchettes, élaguer. Il en existe de plusieurs marques comme Bahco, Stihl, Fiskars, Gerber, Silky. Silky est une marque japonaise qui propose de multiples modèles de scies de toutes tailles et de grande qualité. C’est léger, ça se replie parfaitement, c’est peu encombrant, on peut changer la lame quand elle est usée, la prise en main est très agréable.
La scie Silky Gomboy 210-10 est vraiment un super produit. Elle mesure 44 cm. Elle est légère (seulement 235 g) et surtout terriblement efficace. Pliée je parviens à la glisser dans la poche d’un de mes pantalons de rando. Elle est livrée dans un étui en plastique de bonne qualité et pratique.Sa poignée en caoutchouc gomme assure un excellent grip et absorbe les vibrations.
La lame en acier japonais SK-4 est souple et solide et peut être changée sans outil. La scie est garantie à vie. C’est certainement ce qui se fait de mieux dans cette catégorie de produits. La scie pliante sera d’un usage très occasionnel. Mais par exemple au printemps en moyenne montagne quand la fonte des neiges a de nouveau rendu accessible certaines routes forestières ou chemins carrossables il se peut que votre trajet soit entravé par un arbre tombé en travers de la route.
Ça m’est déjà arrivé. Donc là vous apprécierez fortement votre scie pour dégager le passage. Si l’arbre n’est toutefois pas trop énorme. Avoir une scie au moins dans votre voiture peut donc s’avérer utile plus souvent qu’on ne le pense sur des routes forestières. Dans votre sac à dos la scie pliable vous sera aussi d’une aide précieuse en situation de survie. Je tiens cependant à vous rappeler ou vous informer qu’en France la plupart des forêts sont privées et qu’il est interdit d’y couper du bois sans l’accord du propriétaire. Dans les forêts publiques, la coupe de bois est aussi très réglementée. Mais il faudrait une vidéo complète pour traiter ce sujet.
La célèbre marque française Opinel propose aussi des scies pliables tel que le couteau scie n°12. Il ne pèse que 110 g, la lame est très fine et la coupe est très efficace. Ce couteau scie permet de couper des branches d’au moins 8 cm de diamètre. Un bel outil pratique qu’on peut s’offrir pour 26 euros.
8- La lampe
Parlons maintenant d’éclairage. Qu’elle soit tactique ou frontale il est très important d’avoir une lampe dans son sac. On peut se faire surprendre par la nuit, si on s’est un peu égaré en chemin ou si on a mal évalué la durée d’un trajet pour retourner à son véhicule, voire si on est ralenti par la fatigue. L’homme n’est pas nyctalope comme le hibou. Quand on se retrouve dans l’obscurité sans même la lueur de la Lune pour nous permettre de discerner notre environnement ça devient rapidement oppressant et dangereux. Une bonne lampe permettra de vous orienter dans la pénombre et l’obscurité. Pour ma part j’ai toujours une petite lampe frontale légère avec moi de type Petzl Tikka d’une puissance d’environ 300 lumens. Elle permet d’avoir les mains libres, de fouiller dans le sac, d’éclairer une carte, et d’avoir une luminosité correcte jusqu’à une vingtaine de mètres.
Mais j’emporte désormais aussi une lampe tactique comme cette Nitecore P20iX qui est sortie en 2021. Elle a une puissance maxi de 4000 lumens et une portée de 221 m. Avec une autonomie maxi de 350 heures à 2 lumens et 30 minutes à 4000 lumens, grâce à sa batterie de 5000 mAh. Elle propose plusieurs modes d’éclairage.
Ce type de lampe peut servir de balise de détresse en quelque sorte dans la nuit pour se faire repérer par les secours. Elle est étanche à l’immersion jusqu’à 2 m pendant une heure (norme IP68). Elle résiste aussi aux chutes de 2 m. Son poids est de 116 g. Le chargement se fait via port USB-C fiable et universel. On ne peut qu’être séduit par ces types de lampes tactiques.
Compactes, robustes et vraiment stylées. Difficile de leur trouver un point faible. C’est un petit concentré de puissance. C’est un gage de sécurité d’avoir avec soi ce type d’éclairage puissant qui permet d’ouvrir la voie dans la nuit pour retrouver son chemin. En situation de survie cette lampe peut même vous permettre de pêcher la nuit, notamment pour capturer des écrevisses. Mais attention en condition normale en France, c’est très réglementé, bien que certaines espèces d’écrevisses sont considérées comme invasives. Le site Before Outdoor distribue la marque Nitecore et offre un vaste choix de lampe tactiques et quelques frontales également.
9- Les jumelles
Continuons sur le thème de la vision. S’il est un équipement qui ne servira pas vraiment en situation de survie, mais qu’on peut fortement regretter de ne pas avoir avec soi ce sont les jumelles. Dans la nature approcher des animaux sauvages n’est pas chose évidente et les jumelles décuplent le pouvoir de nos yeux. C’est toujours un plaisir de regarder loin avec des jumelles, ça permet de découvrir beaucoup de choses qui échappe à l’oeil nu.
Ca offre la possibilité de scruter des versants de montagnes, la lisière de forêts et ainsi d’identifier des animaux, notamment des oiseaux, de déceler la présence de randonneurs, d’estimer la difficulté d’un passage. C’est un équipement très utile pour l’observation, le repérage. Voyons l’essentiel à savoir pour bien choisir des jumelles adaptées à notre activité qui consistera principalement à observer des animaux lors de courtes randonnées.
Tout d’abord quelques mots sur le prix. On trouve des paires de jumelles à partir de 50 euros jusqu’à plus de 3500 euros. Ce prix est surtout fonction de la qualité optique et de fabrication. Disons qu’à partir de 250 euros on a une paire de jumelles qui offre de bonne performances optiques. Il y a 2 principaux critères pour déterminer le choix de jumelles. Le premier c’est le grossissement. Par exemple 10X. Cela signifie simplement que le sujet observé paraîtra dix fois plus près qu’à l’oeil nu. Comme si la distance était réduite de 10 fois. Attention car plus on opte pour un fort grossissement plus il sera difficile d’avoir une image stable à cause de l’amplification de nos tremblements. On peut considérer que X10 est la limite à ne pas dépasser pour des observations à mains levées, sans trépied.
Second critère le diamètre de l’optique. Plus ce diamètre sera grand et plus l’observation sera lumineuse et confortable. L’image sera plus nette et plus lumineuse. Au-delà de 50 mm il devient difficile d’avoir une image stable sans trépied. Pour les porteurs de lunettes sachez que la plupart des jumelles sont munies de bonnettes rétractables ou coulissantes pour s’adapter.
J’emporte désormais systématiquement mes jumelles avec moi quand je me balade. J’utilise avec satisfaction ces Nikon Prostaff 7S, mais ce modèle vient d’être remplacé par un nouveau. Ayant été longtemps photographe nikoniste, j’avoue avoir un certain attachement à cette marque japonaise dont la qualité des appareils photos et des objectifs m’a rarement déçu.
10- La paracorde
Passons maintenant à un équipement peu coûteux et souvent très utile : la paracorde : On devrait toujours avoir une dizaine de mètres de paracorde au fond de son sac à dos ou dans une poche et connaître deux ou trois bons nœuds. Ca permet de tendre une bâche, d’attacher des branchages, de fixer des accessoires sur le sac, bref d’attacher ou d’amarrer tout ce qui peut l’être.
C’est léger, résistant. Il en existe en coloris discrets ou très visibles. Même les enfants apprécient ces cordes et peuvent commencer à apprendre à effectuer certains nœuds. La paracord a été à l’origine développée pour les parachutistes de l’armée américaine. Quand vous couper de la paracord il faut brûler les extrémités. Les différents brins de Nylon vont ainsi se fusionner et ne pas s’effilocher. La Paracord est solide, durable, pratique et élégante.
Puisqu’on parle de paracord, le Skarabé Wildsteer est un couteau fabriqué en France dans la Loire dont la particularité est de disposer d’un manche en paracorde. La prise en main est bien plus confortable qu’on ne pourrait penser. Sa lame est formée du très bon acier inox N690Co. Je trouve son étui en P.O.M à la fois original et super efficace. La rétention est parfaite et le dégagement se fait facilement. C’est un couteau tactique conçu en partenariat avec le GIGN mais qui fera très bien l’affaire dans la nature. L’arrière du manche peut briser une vitre ou de la glace, et servir de décapsuleur.
11- Les gants
Une petite paire de gants de travail techniques c’est très léger dans un sac et ça s’avère bien utile pour effectuer certaines tâches tout en protégeant les mains de petites blessures, coupures, gerçures. Ca préserve du froid.
Ca procure une bonne adhérence, ça prévient les ampoules. Ca absorbe la transpiration. Dès que l’on va effectuer un travail intensif avec les mains en tenant fermement le manche d’un couteau, d’une scie, alors il est judicieux d’enfiler des gants. En hiver le froid peut paralyser les mains et les gants sont d’autant plus indispensables pour continuer à pouvoir agir efficacement de nos dix doigts… Comme une seconde peau certains gants offrent de bonnes sensations et permettent même de manipuler un écran tactile.
12- La trousse de premiers secours
On devrait aussi toujours avoir une trousse de premier secours car en cas de bobos c’est bien de pouvoir stopper un saignement, désinfecter une plaie etc.
13- L’allume feu
Pensons aussi aux petits essentiels : Allumettes, briquet ou firesteel. Quel que soit l’allume feu pour lequel vous optez, il est bien d’en avoir un dans le sac car faire du feu est l’assurance de pouvoir se réchauffer si vous devez passer une nuit à l’improviste dans la nature et que le froid vous saisit.
Il est très facile de démarrer un feu avec un firesteel du moment que vous avez sous la main des feuilles sèches et des brindilles. Le modèle Scout de la marque Light my Fire coûte une douzaine d’euros et permet de produire environ 3000 fois des étincelles. Son grand Frère le modèle Army à 19 euros, peut déclencher jusqu’à 12000 fois. Autant dire que si vous avez besoin de gratter quelques fois le firesteel pour parvenir à allumer le feu vous devriez pouvoir préparer au moins 2000 feux avec le modèle Army. Un seul firesteel peut donc suffire toute une vie pour le commun des mortels…
14- Le Tire-tique
Un Tire-tique qui ne pèse que quelques grammes et ne coûte que quelques euros facilite le retrait des tics qu’on récolte lors des balades dans la nature. Si je n’en ai pas j’utilise à défaut la pince à épiler de mon couteau suisse, ou alors le tire tic intégré à mon couteau suisse Swiza.
15- Le mousqueton
Un mousqueton de qualité c’est léger et ça peut aussi rendre service pour fixer des équipements.
16- La boussole
Une boussole peut également s’avérer utile pour ne pas perdre le nord, si vous êtes paumé en pleine forêt et que la batterie de votre smartphone est en rade.
17- Mini boîte de matériel de pêche
Enfin pourquoi ne pas aussi emporter un minimum de matériel de pêche, tel que quelques mètres de fil, quelques hameçons de diverses tailles, voire pourquoi pas un leurre de type cuiller tournante toujours très efficace pour capturer un carnassier. Ce petit matériel est ultra léger, seulement quelques grammes, tient dans une petite boite et sera fort utile si vous êtes obligé de pêcher pour vous nourrir.
Il sera assez facile de confectionner une canne à pêche avec une branche et de trouver des appâts sur place (ver de terre, sauterelle etc…). D’ailleurs, plutôt que du Nylon en guise de fil de pêche vous pouvez avoir recours à de la tresse. C’est plus résistant et en plus de préparer une ligne de pêche ça vous permettra éventuellement de coudre, pour réparer ainsi que fixer fermement certains accessoires. J’ai mené quelques expériences cette année de pêche « minimaliste » et ça marche. On prend même plaisir à pêcher de manière rudimentaire sans débauche de matos high tech. Pour pêcher vous n’avez concrètement besoin que de quelques mètres de fil de pêche, un émerillon rolling qui fera office de lest à la place de plomb et de quelques hameçons de tailles différentes en fonction des poissons recherchés. Bon cela dit je ne pense pas qu’il y ait eu une seule personne en France qui ait dû avoir recours à la pêche ou la chasse pour survivre. Mais dans d’autres contrées plus sauvages ce n’est pas à négliger.
18- La bâche
Enfin si vous n’êtes pas trop contraint par le poids et limité par la place dans votre sac, vous pouvez-même envisager de disposer au fond de votre sac à dos un tarp, c’est-à-dire une petite bâche de 3m X 3m assez légère d’environ 800 kg et qui est l’assurance de pouvoir s’abriter en cas de forte pluie.
Le volume d’un tarp léger est d’environ 1 litre et ça permet de rembourrer le sac. En situation de survie il faut pouvoir s’abriter du vent et de la pluie sous peine de rapidement perdre beaucoup d’énergie et donc de s’affaiblir à cause notamment du froid. A la place d’un tarp on peut aussi privilégier un sursac de couchage, ça offre une bonne protection contre la pluie. En tout cas n’oubliez pas au moins votre couverture de survie.
19- Le powerbank
Vous pouvez aussi emporter avec vous un powerbank qui permettra de recharger votre smartphone ou votre lampe. Voire la batterie de l’appareil photo.
20- Le smartphone
Le smartphone est très utile aussi lors de balade, grâce à son GPS et les cartes qui permettent de s’orienter (surtout si elles sont en mémoire en cas d’absence de connexion internet).
Il y a aussi des applications très pratiques pour identifier des plantes, des champignons, des oiseaux. D’ailleurs la mémoire de mon smartphone est remplie de documents, de cartes, de schémas, de croquis pour faire des nœuds et même des livres entiers de reconnaissance de plantes comestibles, de techniques de survie… Il y a le matos qui est utile, mais il y a aussi les connaissances et comme la mémoire de mon smartphone est finalement plus puissante que celle de mon cerveau, je m’en sers de bibliothèque pour accumuler plein de choses qui pourraient s’avérer utiles et que je ne parviens pas à mémoriser.
Bien entendu en général lors de vos sorties nature, vous n’aurez pas à vous servir de la plupart de ces équipements. Mais au prix de quelques kilos à porter vous aurez l’essentiel en cas de besoin.
Voici à titre d’exemple, un récapitulatif des équipements à emporter leur poids respectifs et un prix indicatif.
Voilà je viens de faire une présentation de ce que j’emporte lorsque je m’aventure en zone naturelle durant une journée. Un petit sac à dos pratique et solide qui contient l’essentiel des équipements qui permettront de gérer convenablement diverses situations et qui peuvent même nous sauver la vie dans certains cas.
Plus la zone est risquée de par son relief escarpé et plus la probabilité de se perdre en étant esseulé est élevée, moins il faut négliger le contenu de votre sac. Une sortie ça se prépare et il faut laisser peu de place au hasard quand il s’agit de votre sécurité. Pensez donc à votre check list d’équipements.
Au final l’ensemble de ces équipements représente une somme assez conséquente, mais c’est le prix pour un certain confort, de la sérénité en terme de sécurité et d’autonomie dans la nature. Cet investissement vous permettra de ne pas être démuni mais en mesure d’agir.
Avec simplement un bon couteau, une petite scie pliable et quelques mètres de paracorde vous pourrez vous confectionner un abri à l’aide de branchages. La couverture de survie pourra vous préserver de l’hypothermie et même vous empêcher de mourir de froid. A peine 500 g de matériel qui vous permettront de vous protéger du vent, du froid et de la pluie.
Pour quelques dizaines de grammes en plus, le filtre à eau vous garantit de pouvoir vous hydrater sans tomber malade.
Un firesteel ou un briquet offrent la possibilité d’allumer un feu.
Une bonne lampe et vous pourrez vous orienter et retrouver votre chemin dans la nuit.
Quelques accessoires de pêche peuvent vous permettre de capturer des poissons et de vous alimenter.
Bien entendu l’utilisation de ces équipements dépendra du territoire et des ressources en présence (eau, bois, nourriture…).
Il est important d’avoir des connaissances naturalistes et de campement, ou d’emporter avec soi un bon guide des techniques de survie et des plantes sauvages comestibles…
Tout cela peut tenir dans un petit sac, alors pourquoi s’en priver.