Le C.A.C TB Outdoor – Couteau de l’armée française

Le CAC, acronyme de Combat Assistance Campagne est un couteau qui a été conçu par TB Oudoor en partenariat avec Philippe Perotti, un ancien membre des forces spéciales françaises et en tenant compte d’un cahier des charges fixé par l’armée française. A savoir obtenir un couteau de campagne robuste, ambidextre et dont l’ouverture et la fermeture s’effectuent à une main.

Ce couteau a officiellement été sélectionné par l’armée Française en 2016 et depuis 2018, il équipe les forces militaires.

Vous n’êtes tout comme moi probablement pas militaire, mais pourtant ce couteau pourra vous convenir, surtout si vous pratiquez les loisirs de plein air comme la pêche, la randonnée.

Si ce couteau vous intéresse (ou un autre couteau TB Outdoor) vous pouvez le commander via ce lien d’affiliation et vous pourrez bénéficier d’un marquage de la lame gratuit (jusqu’à 25 caractères). Ce lien contribue à soutenir mon travail.

https://tb-outdoor.com/KNIVESANDSTEELS

Comme j’ai eu pas mal de temps pour tester ce couteau. Il est techniquement très abouti. C’est un couteau atypique et donc intéressant.

Je me réfère aussi aux caractéristiques techniques fournies par le fabricant qui sont indispensables pour présenter un couteau.

Pour commencer, ce qui distingue ce CAC de la plupart des couteaux pliants c’est d’une part son design mais surtout ses proportions. Le couteau pèse 195 g, sa lame de taille à peu près moyenne mesure 85 mm mais le CAC est tout de même long de 23 cm et son manche mesure donc 145 mm.

85 mm pour 230 mm de long ça correspond à 37% de longueur pour la lame.

Le couteau peut ainsi paraître un peu disproportionné avec une lame de taille normale pour un pliant mais un long manche.

A titre de comparaison un des plus grands couteaux pliants que j’ai présenté récemment est le Vosteed RSKAOS dont la longueur totale est de 21 cm, et dont la lame mesure 84 mm. On a donc environ 2 cm de longueur de manche en plus pour le CAC. Ce surcroit de longueur permet d’insérer en fin de manche deux accessoires : un brise vitre et un coupe sangle dont la lame peut être remplacée. Certains modèles de CAC peuvent aussi comporter un tire bouchon.

Mais la différence de conception entre ces deux couteaux est sans équivoque. Le Vosteed privilégie le design, l’esthétisme alors que le CAC mise sur l’efficacité et son caractère pratique, utilitaire. En situation de survie, lors d’une mission en terrain ennemi où la vie des militaires est en jeu, l’esthétisme du couteau n’a pas grande importance, ce qui compte avant tout c’est qu’il soit fiable et efficace. C’est donc dans cette logique que je suppose qu’a été conçu le CAC.

Ce qui illustre bien la vocation utilitaire du CAC, c’est par exemple le clip de poche, très long, fixé par trois vis et réversible. Un tel clip de poche assure un très bon ancrage sur une ceinture, une sangle ou un passant MOLLE. Peu de risque de décrochage et perte du couteau.

La poignée longue et assez large permet une prise ferme même pour les plus grandes mains. On va pouvoir forcer, mais ceci dit aucune poignée de couteau pliant n’est concrètement aussi confortable que celle d’un bon couteau à lame fixe quand il faut serrer fermement et forcer. Il est toujours préférable de mettre des gants pour éviter de ressentir des points de douleurs lors d’un usage intensif avec des coupes engagées.

Le CAC a donc un style utilitaire mais il n’en est pas moins séduisant. Tout est une affaire de goût. Bien évidemment un élément comme le coupe sangle casse la ligne du manche, il ne peut pas en être autrement. Mais il contribue à faire un CAC un couteau technique et efficace. Ce coupe sangle peut parvenir à couper une ceinture de sécurité pour s’extraire d’un véhicule en cas d’accident, de la Paracord et évidemment des fils de plus petite section comme du monofilament pour la pêche ou de la tresse. D’ailleurs le CAC est un couteau qui pourra particulièrement intéresser les pêcheurs notamment le modèle avec tire-bouchon pour casser la croûte sur la berge ou dans le bateau. Mais en fait c’est surtout le coupe sangle qui peut être utile car à la pêche on est souvent amené à couper du fil, et ce coupe sangle sera pour cela plus pratique que la lame du couteau car pas besoin d’ouvrir le couteau et la coupe peut être précise.

Je vous avais récemment présenté le Maraudeur TB outdoor dont j’avais été très surpris de l’efficacité de coupe, notamment sur du bois. Eh bien le CAC confirme cette capacité de pénétration dans la matière. En fait je l’ai testé sur les mêmes échantillons de bois de diverses essences avec 6 couteaux lames fixes dont je parlerai prochainement et c’était le CAC qui avait le tranchant le plus efficace et même rasoir sur de la Paracord. TB Outdoor aurait donc un secret pour obtenir des lames particulièrement tranchantes. En fait il n’y a pas vraiment de secret mais plutôt des règles physiques et géométriques. L’efficacité de coupe s’explique par une lame plus fine (l’épaisseur au niveau du dos est de 3 mm) et un angle d’aiguisage plus aigu. Il est de 17° soit 34° au total. Bien entendu, on peut estimer qu’un angle plus étroit c’est aussi davantage de fragilité, de sensibilité aux ébréchures, mais les propriétés de l’acier Nitrox et notamment sa résilience et ténacité assurent la robustesse de la lame. Donc le tranchant assez fin ne devrait pas subir de dommages. D’autant qu’avec un couteau pliant on évite généralement les chocs comme lors de coupes à la volée qu’on se permet avec un lame fixe à la structure bien plus solide.

L’acier Nitrox est un alliage d’entrée de gamme, à faible taux de carbone 0,35% et 16% de chrome et qui comporte un zest d’azote pour accroître la dureté comme le carbone, mais avec l’avantage de ne pas compromettre la résistance à l’oxydation, bien au contraire. Donc ce Nitrox est très résistant à la corrosion, mais son point faible est sa faible résistance à l’usure. Le tranchant s’émoussera assez vite mais l’avantage lié à cette faiblesse, c’est que la lame est facile à aiguiser.

Je précise que la lame est revêtue d’un coating PVD qui accroît la résistance à la corrosion.

On retrouve aussi de très fines stries à la surface de la lame dans le sens de la hauteur. J’ai souvent constaté que c’était plutôt favorable à l’efficacité de coupe, mais sans pour autant avoir de preuves et d’explications scientifiques pour le confirmer.

La lame du CAC est d’ailleurs assez ressemblante à celle du Maraudeur. On a une belle forme drop point, une belle courbe assurant un long tranchant. L’émouture est de type sabre. On a aussi un style harpon du fait d’un jimping dans le renfoncement sur le dos de la lame.

Sachez qu’en cas d’usage ultra intensif du couteau et d’usure de la lame, TB outdoor propose d’acquérir des lames de remplacement en Nitrox pour seulement 14 euros et à 29 euros en Mox (équivalent de l’acier N690) à la finition stonewashed. Le Mox est une bonne alternative si l’on souhaite une meilleure conservation du tranchant.

Le CAC est proposé en lame au tranchant lisse ou avec lame au tranchant mixte lisse et serrations. La serration, les dentelures présentent près du manche peuvent permettre de entre guillemets « scier » certains éléments. Par exemple du bambou.

Le modèle que je vous présente est le CAC S200 avec plaquettes en G10 kaki finition toxifiée, lame en Nitrox au tranchant lisse et poignée sans tirebouchon. Il est commercialisé 139 euros. Le moins cher est à partir de 109 euros avec plaquettes en PA6.

La gamme CAC présente 27 configurations, en combinant des plaquettes de diverses matières et coloris, mais aussi des types de lames et finitions.

On peut d’ailleurs se procurer d’autres plaquettes par exemple celles en plastique fibré pour 14 euros.

Il y a aussi des plaquettes en G10 Toxifié pour 63 euros.

De ces tarifs on peut tirer plusieurs renseignements. Les lames des couteaux ne sont pas si chères par rapport au prix global. Finalement les matériaux des plaquettes en plastique pas cher ou en G10 ont une plus grande incidence sur le prix.

Initialement, le CAC était conçu avec des plaquettes de manche en PA6, un polyamide c’est-à-dire un thermoplastique technique. Le PA6 FV renforcé de fibres de verre est très résistant à la déformation et résistant aux chocs.
Mais le CAC est également depuis quelques années disponible avec des plaquettes en G10 usinée de manière à obtenir ce relief dit toxifié. Le G10 est un matériau composite formé de fibre de verre qui est trempée dans de la résine epoxy. Après compression et durcissement par cuisson de ce mélange, le G10 obtenu est léger, durable et robuste. Le G10 a acquis une très bonne réputation en raison de sa grande stabilité dimensionnelle, sa résistance à l’humidité, aux fortes variations de température et aux produits chimiques.

Ces plaquettes sont encastrées sur de robustes platines en acier et fixées par des vis.

Ce CAC est un grand couteau pliant fabriqué en France, d’un niveaud e technicité élevé et tout cela en explique le prix. Je ne m’aventurerai pas à juger si un prix est justifié ou non, ça dépend de trop de paramètres. Bien entendu on peut tenter de comparer des couteaux entre eux pour savoir si certains sont d’un meilleur rapport qualité/prix. L’avantage pour le CAC c’est qu’il est assez unique en son genre et donc difficilement comparable avec d’autres couteaux. Dans le même style j’avais cependant présenté le couteau Ruike M195, commercialisé 100 euros avec lame en acier D2 en manche en G10 et acier, qui comporte aussi un coupe sangle, un brise-vitre et un clip de poche réversible. Eh bien à prix quasi identique, je préfère le CAC, non seulement pour son allure, sa technicité, son efficacité et son système de verrouillage et même ses matériaux. Je ne suis pas chauvin et je ne serais pas du genre à me résoudre à acheter un produit de moindre qualité par patriotisme économique. C’est donc très objectivement que je trouve le CAC plus intéressant. Et finalement ça prouve que même un couteau français peut rivaliser sur le plan du prix avec un couteau chinois.

En tenant compte du cahier des charges pour la conception de ce couteau à destination des militaires, TB devait donc fournir un couteau dont la lame se déploie et se referme d’une seule main. C’est donc grâce à des thumb studs, ergots pour le pouce qu’on déclenche l’ouverture. La détente est plutôt bonne. Et c’est un système de verrouillage par axe mobile (de type axis lock) qui assure le maintien en position ouverte puis le déverrouillage. J’apprécie beaucoup ce système, c’est pratique, fiable, robuste et j’aime la sensation procurée par le mécanisme qui comporte un ressort. On a un stop pin qui renforce le blocage de la lame.

Je vous ai habitué à vous présenter des couteaux dont le mécanisme de pivot comporte des roulement à billes céramiques. Ici le pivot est de conception plus basique avec des washers, autrement dit en français des rondelles qui vraisemblablement sont en bronze (alliage de cuivre). Ces rondelles sont placées entre le cadre et la lame pour permettre à cette dernière de pivoter. Car le bronze présente un faible coefficient de friction et donc vous l’aurez compris ça aide au déploiement. C’est un système plus solide que les pivots avec roulements à billes, car la rondelle est moins sensible à l’encrassage et plus facile à nettoyer. Il faut toutefois parfois lubrifier un peu pour fluidifier le mécanisme.

Enfin vous aurez remarqué la présence d’une petite vis près de l’axe du pivot. C’est aussi une des particularité du CAC qui permet un réglage du jeu de la lame. En effet après de nombreuses heures d’utilisation, TB nous explique qu’il est possible qu’un léger jeu latéral se manifeste au niveau de l’axe de la lame. Pour le corriger et procéder au réglage, il faudra retirer cette petite vis de blocage, puis serrer ou desserrer l’axe de lame pour ajuster et ensuite verrouiller ce nouveau réglage en repositionnant la vis de blocage dans l’une des encoches de l’axe prévues à cet effet.

Voilà pour la présentation de ce grand couteau pliant militaire adapté aux loisirs de plein air.

Pour conclure ses points positifs sont indéniablement sa capacité de coupe, sa polyvalence en tant que couteau militaire, voire couteau de sécurité. La possibilité de le réparer, voire le personnaliser avec les pièces détachés. Une construction robuste, une lame résiliente, un système de verrouillage déverrouillage pratique et fiable.

En point négatif il y a le poids conséquent, près de 200 g et la taille imposante. On ne pourra pas considérer ce couteau comme pratique à porter discrètement au quotidien.

Point négatif également, son style utilitaire pour ceux qui préfèrent les couteaux design.

Et une lame qui aura tendance à s’émousser un peu vite, mais facile à aiguiser et qui peut être remplacée.

TB Outdoor prouve donc avec un tel modèle qu’il sait fabriquer de bons couteaux originaux et j’apprécierai que le fabricant propose à l’avenir un pliant au style militaire mais un peu plus épuré (sans coupe sangle) et avec une lame en acier un peu plus haut de gamme de série. Je suis sûr qu’il y a moyen d’envoyer du lourd pour concurrencer les couteux couteaux pliants tactiques militaires américains comme par exemple ceux de la gamme Adamas Benchmade à un prix compétitif.

N’hésitez pas à dire en commentaire ce que vous pensez du CAC si vous en possédez un ou suite à cette présentation. Et d’ailleurs vous pouvez faire part de vos remarques et envies car je sais que TB ne manquera pas de lire les commentaires et qu’ils travaillent sur pas mal de projets.

Affaire à suivre !

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